Je laisse ces mots au cas
où l'expérience échouerait. Si c'était le cas il ne resterait de moi que
quelques morceaux éparpillés dans cette pièce.
J'écris
ces mots pour qu' on comprenne, pour que d'autres réalisent ce que je
n'aurai pas réussi à faire, car je suis persuadé d'une chose. Quelqu'un y
arrivera, c'est scientifiquement possible et cela réparera une immense
injustice.
La vie était
belle, je me levais à l'heure que je voulais, mangeais mon petit
déjeuner, attrapais mon nénufar bien sec et partais pour l'étang.
Et puis je déroulais mon nénufar et le faisais glisser sur l'eau jusqu'à qu'il soit à un mètre de la rive.
Il ne me restait qu'à sauter dessus ce qui lui donnait l'impulsion nécessaire pour dériver jusqu'au milieu de l'étang.
Alors je m'allongeais dessus et passais la journée à regarder les nuages...
De temps en temps j'attrapais une mouche...
Le
soir je pagayais jusqu'à la rive, rentrais accrocher mon nénufar à
sécher et j'allais me coucher en lisant quelques revues à caractère
scientifique avant de dormir.
Et c'est comme ça que je tombai sur cet article qui comparaît les gênes des grenouilles et des bœufs.
Ça disait qu'il y avait un nombre incroyable de gênes communes.
Qu'il s'en était fallu de peu pour que les grenouilles soient aussi grosses que les bœufs !
Et ça, ça me heurta en plein milieu dans front !
Je me levai, me plantai devant le miroir et regardai longuement.
Quel
désastre ! J'aurai voulu déborder de chaque côté du miroir, avoir la
bedaine écrasée sur sa surface, en sentir la fraîcheur, je tirai en vain
sur ma peau pour prendre du volume...en vain.
Je retournai alors au lit qui ne se déforma même pas sous mon poids, ôh suprême humiliation.
Le
lendemain j'en parlais à mes amis, je leur demandai s'il pensait que
c'était possible de devenir grosse comme un boeuf ! Ils me rirent au
nez, me dirent que c'était stupide, impossible, du jamais vu !
Je les écoutai patiemment, attendais qu'ils aient fini et je leur clouai le bec avec un argument imparable :
"je vous entends mes amis mais vous, avez-vous essayé?"
Du coup, ils restaient bouche bée, roulaient les yeux, levaient les bras aux ciel et s'éloignaient en soupirant.
En fait, je voyais bien que je les avais écrasés avec ma réplique sans faille.
Ça me convainquit que j'étais sur la bonne voie.
C'est à partir de ce moment que je fis d'autres recherches sur internet pour approfondir la question.
Et c'est là que la vérité m'apparut au grand jour !
Oui, je n'étais pas le seul à m'être confronté à cette question.
D'ailleurs certains cherchaient le moyen de se rendre plus gros que les éléphants et même d'autres que les baleines !
Des témoignages extraordinaire affluaient dans ma boîte au lettre électronique !
Des
milliers d'individus partageaient ce rêve ! Ah ! J'avais eu bien raison
d'insister, de ne pas écouter tout ces esprits étroits qui peuplaient
mon entourage.
Certains pensait y arriver seulement
par la volonté en se concentrant, d'autres avec des incantations. Il y
en avait aussi qui étaient patient et qui pensait que l'évolution leur
donnerait justice, que de générations en générations notre race
grossirait et que dans quelques millions d'années on aurait le volume du
boeuf.
Cette version était bien séduisante car elle
me semblait la plus scientifique de toutes car ne l'oubliez pas,
j'étais un grand lecteur de revues scientifiques et je savais par
instinct ce qui serait possible ou non.
Toutefois, comme vous pouvez le deviner, cette méthode était un peu longue et malgré tout, il me fallait un résultat immédiat.
Quand
je partageais cet opinion avec ce groupe, certains me qualifièrent de
gonflé ! En effet, qui étais-je pour vouloir obtenir tout de suite ce
que la nature allait me donner pour peu que j'attende mon tour !
Et c'est justement ce reproche qui me donna une idée géniale !
Mais oui ! C'était simple, il me suffisait justement de gonfler et tout de suite j'arriverais au résultat voulu.
Mais il fallait que je fasse vite alors que j'étais encore jeune, que ma peau avait l'élasticité voulue.
Alors
je commandais tout de suite sur internet (car je connaissais maintenant
cet environnement comme ma poche), une pompe ! Et oui, il fallait y
penser.
Et grâce à mes puissantes jambes dont les
grenouilles sont pourvues, après avoir introduit le tuyau dans un de mes
orifices, je me mis à pomper.
Et
c'est là où j'en suis en écrivant cette lettre, et c'est merveilleux
car je commence déjà à voir le résultat, mon ventre s'arrondit et
devient de plus en dur au toucher !
Je
vais même compter pour noter au bout de combien de cycles de ma pompe
j'arriverais à la taille du boeuf pour ceux qui ne manqueront pas de
faire comme moi, cinquante, cinquante et un, cinquante deux,
cinquannnnnte trrrrr...
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